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Hypertension artérielle

L'hypertension artérielle (HTA) est une maladie caractérisée par une pression artérielle trop élevée. Quelle est la norme pour la tension artérielle ? Quels sont les symptômes de l’hypertension artérielle ?

La pression artérielle peut être mesurée par un médecin mais aussi par soi-même (automesure tensionnelle).
La pression artérielle peut être mesurée par un médecin mais aussi par soi-même (automesure tensionnelle). Andrey Popov / stock.adobe.com

Informations validées* par le Dr François Lallier, Maître de conférences associé au département de médecine générale de la faculté de médecine de Reims

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle (HTA) est définie par deux chiffres :

- La pression artérielle systolique (PAS), chiffre le plus élevé, qui mesure la pression artérielle au moment où le cœur se contracte pour éjecter le sang hors de ses cavités. On parle de systole cardiaque.

- La pression artérielle diastolique (PAD), chiffre le plus bas, qui mesure la pression artérielle au moment où le cœur est en période de remplissage de ses cavités et donc de repos. On parle de diastole cardiaque.

Les enjeux de l'hypertension artérielle sont tels qu'il s'agit d'un véritable problème de santé publique. De nombreuses études épidémiologiques ont cherché à en apprécier la fréquence et les risques.

L’hypertension artérielle serait responsable de 9,4 millions de morts par an dans le monde. En France, en 2009, 31% des 18-74 ans étaient hypertendus selon l'enquête ENNS. Environ 20% des patients hypertendus ne seraient pas traités.

En France, 17 millions de personnes souffrent d’hypertension artérielle (HTA) et 1,6 million de Français débute un traitement chaque année.

Quelles sont les valeurs et normes ?

Les valeurs sont fixées selon des normes internationales :

  • Une pression systolique (qui est la pression artérielle maximale) anormalement haute est supérieure à 140 mmHg ou millimètres de mercure (le médecin vous donne généralement ce chiffre en centimètres, soit 14).
  • Une pression diastolique (la minimale) anormale est supérieure à 90 mm Hg ou millimètres de mercure (donc supérieure à 9).

Il existe plusieurs classifications de l'hypertension. Elles varient selon les pays. En France, la classification de la Haute Autorité de Santé (HAS) rejoint celle de la société européenne de cardiologie (ESC).

La classification de la HAS et de l'ESC :

CatégorieSystolique (mmHg)Diastolique (mmHg)
Optimal< 120et< 80
Normal< 130et< 85
Normal HAUT130-139et/ ou85-89
Hypertension Grade 1140-159et/ou90-99
Hypertension Grade 2160-179et/ou100-109
Hypertension Grade 3> ou = 180et/ou> ou = 110

Quelles sont les différentes pressions artérielles ?

Une définition purement physique montrerait que la pression artérielle est égale au produit du volume de sang éjecté à chaque contraction du cœur (débit cardiaque) par la résistance des artères périphériques qui s’oppose à l’écoulement du sang dans les artères.

- La pression artérielle systolique dépend du débit d'éjection du ventricule gauche, c'est-à-dire du volume de sang issu du cœur, de la souplesse des parois artérielles (appelée compliance artérielle), et des ondes de réflexion périphériques. Si le débit cardiaque augmente, la pression systolique augmente. L'augmentation des résistances artérielles majore la pression systolique mais aussi la pression diastolique.

- La pression artérielle diastolique est fonction des résistances sur les artérioles périphériques qui représentent les résistances à l'écoulement sanguin dans les petites artères. Il s'agit d'un paramètre important car cette pression reflète la manière dont les artères du cœur, artères coronaires, sont irriguées.

- La pression artérielle moyenne est une pression théorique, équivalente à celle qui assurerait un débit de sang dans l'organisme identique tout au long des cycles cardiaques. Ses principaux déterminants sont :

Le débit cardiaque, dépendant de la fréquence du cœur (rythme cardiaque).

Les résistances vasculaires (déterminées par le nombre, le calibre et le degré d'élasticité des petites artères et artérioles).

PA moyenne = résistance vasculaire x débit cardiaque.

La pression «pulsée» ou «différentielle» est la différence entre la pression systolique et la pression diastolique.

La pression moyenne suppose un débit cardiaque constant. Or, avec les battements cardiaques, il existe des fluctuations qu'il faut apprécier. C'est la pression pulsée. Celle-ci est déterminée par les propriétés viscoélastiques des parois artérielles de gros et moyen calibre qui réfléchissent les ondes dues au débit sanguin éjecté pendant la contraction du cœur (la systole).

La pression pulsée est un facteur prédictif du risque cardiovasculaire, indépendamment des autres paramètres concernant la tension et avant tout prédictive de l'infarctus du myocarde et à moindre degré des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Comment la mesurer ?

La HAS recommande que le médecin généraliste mesure régulièrement la tension artérielle de ses patients afin de dépister précocement l'apparition d'une HTA et surveiller l'évolution des chiffres tensionnels chez un patient hypertendu.

Il est également rappelé que d'autres professionnels de santé sont encouragés à participer à ce dépistage et à cette surveillance en mesurant la tension artérielle des patients : il s'agit principalement des autres médecins spécialistes, des médecins de santé au travail, des pharmaciens d'officine et des infirmiers.

La constatation de chiffres de tension artérielle ≥ 140/90 mmHg par ces professionnels de santé nécessite que le patient soit orienté vers son médecin traitant.

Au cabinet médical la mesure de la pression artérielle doit se faire selon une procédure bien définie, sous peine d'être surévaluée.

Voici plusieurs moyens de mesurer la pression artérielle :

  • Au moyen d'un appareil validé, de préférence électronique, avec un brassard adapté à la taille du bras et placé sur le même plan que celui du cœur.
  • En position couchée ou assise depuis plusieurs minutes.
  • En réalisant au moins 2 mesures, à quelques minutes d'intervalle, au cours de la même consultation, une à chaque bras si c'est une première consultation.

En présence d'une asymétrie tensionnelle (différence de plus de 20 mmHg pour la pression systolique) il est conseillé d'effectuer la mesure sur le bras donnant la valeur la plus élevée.

La recherche d'une hypotension orthostatique (chute de la PAS de plus 20 mmHg et/ou de la PAD de plus de 10 mmHg, lors du passage en position debout) est conseillée chez tous les hypertendus, et en particulier chez le sujet de plus de 65 ans et le patient diabétique.

Qu'est-ce que l'effet blouse blanche ?

La présence dans un cabinet médical, le stress de la consultation, les efforts pour être à l'heure et enfin un temps de repos avant la mesure trop court, peuvent être à l'origine de l'effet blouse blanche à savoir une « hypertension blouse blanche » qui se définit par une PA ≥ 140 mm Hg et/ou ≥ 90 mm Hg au cabinet lors de mesures répétées, alors que la Pression Artérielle mesurée à domicile ( automesure ou MAPA lors d'activités usuelles) est inférieure à 135/85 mm Hg. Cet effet blouse blanche est très fréquent. C'est la raison pour laquelle de plus en plus de sociétés savantes recommandent de ne plus se baser sur la tension artérielle au cabinet pour retenir une hypertension mais de la confirmer sur des mesures prises à domicile.

Néanmoins il est recommandé de suivre tous les ans les patients ayant une « HTA blouse blanche » par des mesures en dehors du cabinet médical et d'appliquer les mêmes règles hygiéno-diététiques car des études suggèrent que leur risque de devenir hypertendus de manière permanente serait supérieur à celui de la population.

La MAPA et l’automesure tensionnelle

La mesure ambulatoire de la pression artérielle sur 24 heures (MAPA) et l'automesure tensionnelle sont deux méthodes pour mesurer la pression artérielle sur des périodes plus longues.

Elles permettent d'avoir un diagnostic plus précis, en particulier en cas d'effet blouse blanche, et de valider que la pression artérielle est réellement élevée avant de débuter un traitement antihypertenseur (en dehors des situations d'urgence).

L'automesure tensionnelle est la prise de tension à domicile par le patient lui-même. Selon le Comité français de lutte contre l'HTA et la HAS, les conditions optimales d'utilisation de l'automesure tensionnelle sont les suivantes :

  • Utiliser un appareil validé et de préférence avec un brassard huméral
  • Prendre les mesures en position assise, au repos avec l'avant-bras posé sur la table
  • Effectuer 3 mesures le matin avant le petit déjeuner et la prise de médicaments, 3 mesures avant le coucher, 3 jours de suite (« règle des 3 »), en espaçant les mesures de quelques minutes
  • Noter par écrit les valeurs de tension artérielle (systolique et diastolique) et de la fréquence cardiaques observées

L'automesure a également un intérêt dans l'éducation thérapeutique. C'est un facteur d'amélioration de l'observance au traitement, à condition que la personne hypertendue soit formée à l'usage de cette technique.

La MAPA, quant à elle, est une mesure automatisée de prise de tension artérielle. Elle est particulièrement indiquée pour :

  • Évaluer la pression artérielle nocturne
  • Rechercher une variabilité inhabituelle de la pression artérielle au cours de la journée
  • Ou dans les cas où l'automesure n'est pas réalisable

Les seuils de PAS et PAD définissant une HTA par l'automesure tensionnelle et la MAPA sont plus bas que ceux fixés pour la mesure au cabinet médical.

L'équivalent pour un seuil de 140/90 mmHg au cabinet médical est (moyenne des tensions artérielles relevées) :

  • Automesure = 135/85 mmHg
  • MAPA éveil = 135/85 mmHg
  • MAPA sommeil = 120/70 mmHg
  • MAPA 24h = 130/80 mmHg

Pourquoi et comment la tension varie-t-elle ?

La pression artérielle varie en permanence et permet de maintenir un bon acheminement sanguin aux organes en toutes circonstances. Elle peut varier de manière très rapide, comme pour nous permettre de nous lever ou de nous déplacer par exemple. Elle peut également varier sur des périodes plus longues, à l'occasion de changements physiologiques (grossesse, prise de poids, vieillissement…).

De manière non exhaustive, voici une liste de facteurs, non cardiaques ni vasculaires, qui participent à la variabilité de la pression artérielle :

- L'âge. La pression s'élève, dans les pays occidentaux, avec l'âge.

- Le sexe. Elle est en moyenne plus haute chez l'homme que chez la femme.

- L'origine ethnique. Les sujets à peau noire ont des chiffres plus élevés et une mortalité plus élevée.

- Le poids. Plus le poids est élevé, plus elle augmente.

- La grossesse. Une baisse au cours du premier trimestre de 10 à 20 mmHg se fait via une rétention d'eau et de sel et une vasodilatation.

- Le moment de la journée. La pression artérielle varie en fonction des cycles jour-nuit (circadiens) avec une baisse nocturne, au cours du sommeil. Cette baisse est progressive, maximum vers la troisième heure d'endormissement, avec parallèlement une baisse de la fréquence cardiaque, du débit cardiaque et l'apparition d'une vasodilatation périphérique. Elle est de l'ordre de 15 %.

- Les saisons. La pression est plus haute l'hiver que l'été et ce d'autant plus nettement que le sujet est plus âgé. Cette élévation est corrélée avec la baisse de la température extérieure.

- L'effort élève la pression systolique et diastolique (au début) en rapport avec la fréquence cardiaque, le niveau d'effort et de travail imposé.

- Les rapports sexuels et le stress entraînent aussi une élévation de la pression artérielle.

Pour permettre une variation de la pression artérielle l'organisme dispose de nombreux mécanismes de régulation. La régulation de la pression artérielle est sous la dépendance :

- De la quantité de sang présente dans les vaisseaux ou volémie qui peut, en augmentant, élever le débit cardiaque et le volume de sang contenu dans les veines et donc augmenter la pression artérielle.

- De la capacité des artères et des artérioles à se contracter et à se dilater(vasoconstruction et vasodilatation) en fonction des circonstances. Cette réactivité vasculaire est en rapport avec des modifications de la teneur en calcium et en sodium.

- Du système rénine-angiotensine-aldostérone. Soit un ensemble de sécrétions hormonales participant à la régulation de la pression artérielle par deux voies. D'un côté la rénine, substance efficace sur la contraction des artères. Et de l'autre l'aldostérone, une hormone agissant au niveau des échanges en potassium et en sodium qui se déroulent au niveau du rein.

- Du système nerveux autonome qui agit par l'intermédiaire de récepteurs sensibles à la pression (barorécepteurs) ou à la modification de la concentration en oxygène dans le sang.

Le rein est le théâtre d'échanges nombreux concernant à la fois la volémie et les différents ions impliqués dans la régulation de la pression artérielle. Le rein peut, selon les conditions, augmenter ou réduire le niveau de filtration et la quantité d'ions excrétée dans les urines.

Ces rapports entre l'excrétion rénale d'eau et de sel se font en étroite corrélation avec les sécrétions hormonales citées auparavant.

L'hypertension a une double origine. Génétique d'une part avec une prédisposition à l'hypertension, environnementale d'autre part, directement influencée par nos conditions de vie (alimentation, apport en sel, poids, niveau de stress etc.).

Quels sont les symptômes de l’hypertension artérielle ?

L'hypertension artérielle est le plus souvent asymptomatique. L'hypertension artérielle évolue sans bruit et sans signes particuliers excepté ceux qui annoncent déjà une complication.

Compte tenu du danger que représente l'hypertension artérielle on parle d'elle comme du « tueur silencieux ». Le seul moyen de diagnostiquer une hypertension est donc de mesurer la pression artérielle.

Les symptômes sont le plus souvent, le témoignage d'une souffrance de certains organes cibles.

Les plus fréquents sont

Il peut aussi exister des palpitations, une gêne thoracique, des troubles de l'équilibre….

Ces signes sont dits « non spécifiques », c'est-à-dire qu'ils peuvent être ressentis sans qu'il existe une anomalie de la pression artérielle.

Quels examens faire une fois le diagnostic posé ?

Une fois le diagnostic posé, il est nécessaire de faire un bilan visant à évaluer le retentissement sur les organes cibles.

Une prise de sang :

Un examen des urines afin de déterminer une élévation du taux de protéines dans les urines (qui pourrait témoigner d'un retentissement rénal)

Un bilan cardiaque avec :

  • Un électrocardiogramme qui permet de vérifier le retentissement de l'hypertension sur les cavités gauches du cœur.
  • Un échocardiogramme qui permet de dépister l'hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) facteur pronostic important et d'autres anomalies cardiaques associées.

Le fond de l'œil peut être indiqué dans les cas où l'hypertension est la plus sévère ou en cas de diabète associé. Il permet d'apprécier l'état des artérioles et de chiffrer la gravité de l'hypertension : sinuosités, artériosclérose avec croisements et ses complications, exsudats, hémorragies voire œdème papillaire dans l'HTA maligne.

Ces bilans permettent d'évaluer précisément l'atteinte des organes cibles que sont le cœur, le rein, les artères et les yeux.

Quel est le risque ?

L'hypertension artérielle est responsable de plus d'un tiers des accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral) et de la mortalité qui y est liée.

- Le risque est d'autant plus important qu'il existe d'autres facteurs de risques (tabac, hypercholestérolémie, diabète, âge et sexe, sédentarité, obésité...) et d'autant plus élevé que le patient est âgé.

- Un abaissement de la tension artérielle diastolique de 5 mmHg diminuerait de 34 % le risque d'accident vasculaire cérébral et de 21 % le risque coronarien.

- Un homme de 35 ans avec une pression artérielle à 150 100 mmHg voit son espérance de vie réduite de 40 % par rapport à un homme de même âge ayant une pression artérielle de 120-80 mmHg.

- Les femmes tolèrent mieux l'HTA que les hommes.

- À pression artérielle égale, le bénéfice du traitement anti-hypertenseur est d'autant plus grand que le risque absolu est plus élevé avant le traitement.

Le risque d'accident cardio vasculaire est évalué en fonction de votre niveau de pression artérielle et de l'existence ou non de facteurs de risque modifiables.

Pas de facteur de risque associé :

140 < PAS < 159 et 90 < PAD < 99Risque Faible
160 < PAS < 179 ou 100 < PASD< 109Risque Moyen
PAS > 180 ou PAD > 110Risque Élevé

1 à 2 facteurs de risque associé :

140 < PAS < 159 et 90 < PAD < 99Risque Moyen
160 < PAS < 179 ou 100 < PASD< 109Risque Moyen
PAS > 180 ou PAD > 110Risque Élevé

Plus de deux facteurs de risque associé ou atteinte d'un organe cible ou diabète :

140 < PAS > 159 et 90 < PAD > 99Risque Élevé
160 < PAS < 179 ou 100 < PASD< 109Risque Élevé
PAS > 180 et PAD > 110Risque Élevé

Quels sont les facteurs de risque ?

Certains facteurs de risque cardio-vasculaire associés à l'hypertension artérielle sont modifiables, d'autres ne le sont pas. Le risque augmente de manière plus importante quand plusieurs facteurs sont associés.

Il existe deux types de facteurs de risque cardio-vasculaire.

Les facteurs modifiables :

  • Diabète, traité ou non.
  • Tabagisme actuel ou sevrage datant de moins de 3 ans.
  • Dyslipidémies (hypercholestérolémie)
  • Obésité ou surcharge pondérale avec un IMC > 25 kg / m2.
  • Sédentarité (toute personne qui pratique moins de 30 minutes d'exercice physique par jour est considérée comme sédentaire)

Les facteurs non modifiables :

- Age > 50 chez l'homme, > 60 chez la femme.

- Sexe masculin

- Hérédité. Les antécédents familiaux d'accident cardiaque précoces tels un infarctus du myocarde ou une mort subite avant 55 ans chez le père ou un parent du premier degré de sexe masculin, ou avant 65 ans chez la mère ou un parent de premier degré de sexe féminin. Sont également comptabilisés les accidents vasculaires cérébraux (AVC) d'un parent proche avant 45 ans.

Quel est le traitement ?

Le traitement médicamenteux est indiqué après avoir tenté de modifier certaines habitudes de vie. La prise en charge repose donc en premier lieu sur le contrôle des facteurs de risque modifiables avec :

  • La réduction du poids et ensuite son maintien en cas de surcharge pondérale.
  • La maîtrise de la consommation d'alcool qui ne doit pas dépasser 1 à 2 verres par jour et pas tous les jours
  • La maîtrise de l'apport en sel qui ne doit pas dépasser 6 à 8 grammes par jour. Pour cela il faut éviter de saler à table et proscrire les aliments trop riches en sel : charcuterie, fromages, conserves et plats cuisinés industriels.
  • La pratique d'un exercice physique régulier, si possible quotidien, d'une durée moyenne de trente minutes.
  • Le contrôle des paramètres glucidiques (diabète) et lipidiques (hypercholestérolémie) avec les régimes nécessaires et si besoin un traitement médicamenteux adapté.
  • L'arrêt du tabac, primordial dans le cadre de la lutte contre le risque cardio-vasculaire. Il peut être réalisé seul ou avec l'aide de spécialistes.

La prise en charge d'une hypertension artérielle est codifiée. Votre médecin décidera d'un traitement de première intention en sachant :

  • Que son efficacité ne pourra réellement se voir qu'après quatre à six semaines de traitement.
  • Qu'il est possible qu'une fatigue survienne à l'instauration de ce traitement.
  • Qu'il est recommandé de s'acheter un appareil d'automesure en prenant garde au fait qu'il soit homologué (parlez-en avec votre pharmacien).

De nombreux médicaments anti-hypertenseurs existent, répondant aux différents mécanismes évoqués : diurétiques agissant à différents niveaux, béta bloquants, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion, antagonistes des récepteurs de l'angiotensine 2.

Un suivi très régulier basé sur la prise de la pression artérielle au cabinet médical sera nécessaire pour suivre l'évolution du traitement. La correction des facteurs de risque reste essentielle, de même qu'une grande régularité dans la prise des médicaments.

Quelles sont les causes de l’hypertension ?

Seules 5 à 10 % des hypertensions artérielles relèvent d'une cause identifiable. Si la plupart des cas d'hypertension artérielle reste donc inexpliqués, l'identification d'une cause curable permet d'éviter de prendre un traitement à vie.

Si votre médecin vous prescrit des examens lorsqu'il vient d'identifier que vous êtes hypertendu c'est à la fois pour rechercher une cause curable et pour identifier les conséquences de l'hypertension sur certains organes.

Certains signes permettent d'évoquer l'origine d'une hypertension artérielle :

  • Des crampes, des céphalées, des sueurs, des palpitations
  • Un souffle para ombilical à l'auscultation.
  • Un rein palpable.
  • Une HTA réfractaire au traitement avec une pression qui reste supérieure à 90 mmHg avec deux médicaments.
  • Des anomalies biologiques, comme une baisse du taux de potassium (hypokaliémie)

Certains médicaments peuvent être à l'origine d'une hypertension artérielle curable avec la suppression du produit incriminé.

L'arrêt du produit doit s'accompagner d'un suivi des chiffres tensionnels car il peut exister, sous-jacente, une prédisposition à l'HTA.

Les principaux médicaments concernés sont :

  • Des anoréxigènes.
  • Des décongestionnants par voie nasale ou générale.
  • Des œstrogènes de synthèse ou des corticoïdes.
  • Des Anti-inflammatoires de synthèse (AINS).
  • Des alcalins et dérivés de la réglisse.
  • Des amphétamines.
  • Des cyclosporines.
  • Des médicaments effervescents (à cause de leur teneur en sel)

Les causes réno-vasculaires

Les hypertensions artérielles réno-vasculaires sont les plus fréquentes des HTA curables.

Ces hypertensions artérielles secondaires à une sténose de l’artère rénale d’origine athéromateuse sont localisées au niveau de l’abouchement de l'artère rénale dans l’aorte (cas plus fréquent chez l'homme) ou liée à une fibrodysplasie (plus fréquent chez l’adulte jeune).

La sténose est par exemple suspectée en présence d’une hypertension sévère, résistante à plusieurs médicaments ou en cas de baisse associée de la filtration rénale. Un doppler artériel des artères rénales permettra d'identifier la sténose mais il est parfois difficile à réaliser chez un obèse.

L'artériographie sélective des artères rénales permet de visualiser et de quantifier la sténose. Elle est réservée aux patients pouvant bénéficier d'une revascularisation (chirurgicale ou angioplastie).

La scintigraphie rénale est souvent proposée pour le dépistage de sténoses artérielles rénales, mais sa sensibilité n'est que de 73 %.

D'autres pathologies rénales peuvent être à l'origine d'hypertensions artérielles.

Parmi les néphropathies unilatérales :

  • Petit rein atrophique.
  • Agénésies rénales segmentaires.

Parmi les néphropathies bilatérales :

  • Glomérulonéphrites I ou II (diabète, lupus, amylose).
  • Pyélonéphrites chroniques (diabète, HTA tardive évoluée).
  • Polykystose rénale.
  • Néphropathies vasculaires.
  • Périartérite noueuse - sclérodermie.

Les hyperaldostéronismes :

  • Hyperaldostéronisme primaire ou syndrome de Conn.
  • Phéochromocytome.
  • Coarctation de l'aorte.

Quelle est la prévention ?

La prévention, une fois la maladie présente, consiste à tout faire pour avoir des chiffres de pression artérielle qui restent dans les limites de la normale. Le seul et unique conseil pour cette maladie est simple : obtenir des chiffres normaux de pression artérielle.

Pour cela il est essentiel de :

  • De prendre sa pression artérielle :

À fréquence régulière.

Soi-même ou par un professionnel de santé. Dans de bonnes conditions, c'est-à-dire au repos pendant quinze minutes, en dehors d’une période de stress, en n’ayant pas fumé et en multipliant les prises, soit au moins trois.

  • Respecter les règles d’hygiène de vie :

Gérer votre alimentation. Trois facteurs influencent le niveau de pression artérielle : l’apport calorique, l’apport en graisses et celui en sel.

Leur réduction réduira les chiffres de pression artérielle de manière significative. Une alimentation équilibrée permet également de maintenir plus facilement un poids idéal, ce qui est un atout complémentaire pour faire baisser les chiffres de pression artérielle.

  • Gérer son poids

Un hypertendu sur deux présente une surcharge pondérale qui influence directement le niveau de pression artérielle. L'IMC d'un adulte en deçà de 65 ans devrait être en moyenne compris entre 20 et 25.

  • Privilégier l'activité physique

L’absence d’activité physique a une influence sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque. L'objectif est donc de pratiquer 30 à 60 minutes d’activité physique 3 à 4 fois par semaine. Il est possible de fractionner cette activité au cours de la journée, par exemple deux fois un quart d’heure ou trois dix minutes dans la journée. Toutes les occasions sont bonnes : marcher, monter des escaliers, faire des activités physiques de loisir, faire du sport…Si vous n’avez pas fait d’activité physique depuis longtemps, parlez-en avec votre médecin.

  • Limiter l’alcool

en ayant une consommation modérée : pas plus d’un ou deux verres d’alcool par jour, et pas tous les jours de la semaine.

Comment vivre avec une hypertension?

Cette maladie est silencieuse mais vous devez être prudent et respecter les conseils qui vous sont donnés car elle est présente et dangereuse pour votre santé.

Avez-vous une bonne compréhension de votre maladie ?

Bien comprendre sa maladie fait partie du traitement et de la prise en charge. Bien connaître les chiffres de pression artérielle que vous ne devez pas dépasser est notamment essentiel. Si vous avez des questions ou des incertitudes faites-en part à votre médecin.

Avez-vous pris soin d’adapter votre vie ?

- Sur le plan personnel ? Si votre pression artérielle est équilibrée votre vie personnelle peut être normale.

- Sur le plan professionnel ? Si votre pression artérielle est équilibrée votre vie professionnelle peut être normale.

Votre alimentation est-elle adaptée ?

- La première recommandation est de surveiller l’apport en sel qui devrait se situer entre 6 et 8 g par jour.

- La seconde est le maintien d’un poids normal, à savoir un indice de masse corporelle (poids en Kg/taille en m2 inférieur à 25).

- Si le poids est normal : une réduction des lipides et surtout des lipides saturés, c’est-à-dire des graisses animales (viandes rouges, charcuterie, fromages..) et des apports équilibrés en acides gras polyinsaturés (oméga6 et oméga3) est primordiale.

- S’il existe une surcharge pondérale : les régimes basses calories (< 1200 Kcalories/jour) sont déconseillés. Une réduction modérée des apports est mieux tolérée et donne de meilleurs résultats au long cours.

- De manière générale :

  • Une alimentation équilibrée,

proche de l’alimentation méditerranéenne, respectant les repas et prenant en compte l’activité physique.

- Margarines molles au tournesol pour les tartines, huile d’olive pour la cuisson, huile de noix, de colza, ou de tournesol pour les sauces.

- Attention aux graisses cachées : charcuteries, pâtisseries, fritures.

- Produits laitiers et laitages plutôt à 20 %.

- 1 à 2 parts de viande, œuf, ou poisson par jour en évitant les viandes rouges et les viandes grasses.

- 3 produits laitiers par jour en évitant les fromages trop riches en graisse.

Avez-vous une activité physique ?

Elle participe à l’équilibre tensionnel.

Quelles sont vos habitudes ?

- Tabac : il est nécessaire d’arrêter de fumer. Ce conseil à donner à tout fumeur est particulièrement avisé chez ceux souffrant d'une hypertension artérielle qui sont plus exposés au risque de maladies cardiovasculaires.

- Alcool : son apport doit être modéré. Pas plus d’un à deux verres d’alcool standard par jour et pas tous les jours. L’alcool a un effet direct sur la pression artérielle.

- Votre sommeil : pas de conseils particuliers, excepté si vous ronflez. Parlez-en avec votre médecin car il y peut y avoir une relation.

Quel est votre environnement ?

- Chaleur : attention à être bien hydraté, toute déshydratation pouvant influer sur votre pression artérielle. Il est préférable de discuter de la conduite à tenir avec votre médecin en cas de canicule car certains traitements peuvent parfois être diminués.

- Pollution : aucune recommandation particulière n'est liée à cette maladie.

- Les voyages : une hypertension artérielle bien équilibrée vous permet de vivre normalement et donc de voyager normalement. Il est néanmoins nécessaire de prendre quelques précautions, comme posséder une ordonnance avec vos traitements écrits en DCI (dénomination commune internationale), et prévoir les doses nécessaires pour la durée de votre voyage.

Préparez votre consultation

Pour faciliter votre prochaine consultation avec votre médecin traitant, ne rien oublier et optimiser votre entretien, voici les informations à renseigner car très utiles à votre médecin.

Quels papiers apporter ?

  • Votre carte vitale et votre carte de mutuelle.
  • Documents et éventuelles ordonnances venant d’un autre professionnel de santé consulté depuis votre dernier rendez-vous.
  • Votre dernier enregistrement d‘automesure de la pression artérielle.

Que s’est-il passé depuis la dernière consultation ?

Essayez d’être précis sur ce qui s’est passé.

  • Avez-vous eu mal à la tête, saigné du nez, eu des troubles visuels, des acouphènes, des vertiges ?
  • Êtes-vous essoufflé ou limité dans vos activités ? Ressentez-vous une douleur dans la poitrine lors des efforts ?
  • Avez-vous pris ou perdu du poids ?
  • Présentez-vous des symptômes particuliers ?
  • Votre qualité de vie : comment allez-vous ?

Avez-vous respecté les conseils santé ?

  • Activité physique : oui, non et si non pour quelles raisons ?
  • Nutrition : oui, non et si non pour quelles raisons ?
  • Tabac : oui, non et si non pour quelles raisons ?
  • Alcool : oui, non et si non pour quelles raisons ?

Avez-vous été observant ?

- Vos Traitements ? Ont-ils été pris en temps et en heure et dans le respect des doses prescrites ? Cette information est capitale pour votre médecin.

- Votre pression artérielle : les derniers chiffres et la méthode de mesure.

- Vos examens :

  • En avez-vous les résultats ? Si non pour quelles raisons ?
  • Connaissez-vous les objectifs : y êtes-vous ?

Quelques conseils pratiques :

  • Apporter un moyen de paiement.
  • Soyez à l’heure à votre rendez-vous.

Vos questions

La pression artérielle est-elle influencée par la surcharge pondérale ?

Oui, sans aucun doute. La surcharge pondérale influe sur le niveau de pression artérielle systolique et diastolique de manière significative.

Perdre du poids fait partie des recommandations avant l’indication d’un traitement médicamenteux. Un régime adapté, décidé avec votre médecin et une pratique régulière d'une activité physique sont recommandés pour perdre du poids.

Est-il possible de boire de l'alcool avec une hypertension artérielle ?

Boire de l'alcool n'est pas recommandé en présence d'une hypertension artérielle. L’alcool a un effet direct démontré sur les niveaux de pression artérielle. Réduire au maximum la prise d’alcool est fortement conseillé comme mesure initiale pour faire baisser la pression artérielle avant l'instauration d'un traitement médicamenteux.

Est-il possible de faire du sport avec une hypertension artérielle ?

L’activité physique régulière et certains sports font partie du traitement non médicamenteux de l’hypertension artérielle, c'est-à-dire du traitement qui est proposé avant de prescrire des médicaments. Votre médecin éliminera au préalable les éventuelles contre-indications à la pratique d'un sport et si votre hypertension est traitée et bien équilibrée, il vous conseillera de poursuivre cette pratique.

Dois-je continuer à prendre des médicaments alors que je n'ai pas de symptômes ?

L'hypertension est une maladie qui ne guérit pas, qui est toujours présente et qui la plupart du temps ne donne pas de symptômes. Elle est donc silencieuse. Chaque seconde passée avec une pression artérielle élevée vous met en danger car les efforts qu'elle demande au cœur sont constants, de même que le risque de rupture vasculaire. Un accident cérébral ou cardiaque peut survenir sans que vous n'ayez jamais eu le moindre symptôme. Le traitement est donc nécessaire et à vie.

Pour mémoire, les sept conseils du Comité Français de lutte contre l’hypertension artérielle :

1- À tout âge, se dépenser est utile pour soigner sa tension, même si elle est traitée par des médicaments.

2- Un peu d’exercice chaque jour est plus utile pour votre santé que beaucoup d’activité une fois par semaine.

3- Pour être bénéfique pour la santé, l’activité physique doit faire dépenser 2000 Kcalories par semaine.

4- Un hypertendu qui reprend une activité sportive après 40 ans doit en parler avec son médecin.

5- Les activités d’endurance - natation, cyclisme, marche rapide, jogging, golf - devraient avoir la préférence des hypertendus qui souhaitent se dépenser.

6- Une activité physique qui permet de parler pendant l’effort respecte les limites et ne fait pas courir de risques.

7- Laissez votre médecin ajuster votre traitement anti-hypertenseur lorsque vous reprenez une activité physique régulière.

* Les informations ont été relues par un médecin mais sont susceptibles de changer en fonction des recommandations en vigueur et de l'évolution des données scientifiques.

Hypertension artérielle

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